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[Fanfic] Chroniques ordinaires de Gotham


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Chronique 1: Un futur héros

Pascal Pentacle (15/01/2023)

« Apportez-moi un café et vous clôturerez ensuite le dossier de Monsieur Henry avant de partir, Jason ! »

-Jerry, Monsieur. Moi, c’est Jerry. Je vous avais demandé pour partir plus tôt aujourd’hui… Le spectacle de mon fils !

-C’est votre problème, Jenny. Apportez-moi mon café !

Rongeant son frein, Jerry ferma délicatement la porte du bureau de son patron. Son regard se porta au loin par l’imposante baie vitrée de ce trente-cinquième étage qui offrait une vue à couper le souffle sur Gotham City. La nuit tombait et les lumières de la ville formaient un halo évanescent.

Cinq ans que Jerry travaillait dans ce bureau de courtage. Cinq ans et son patron ne connaissait toujours pas son nom, se dit-il. Il pourrait faire un effort. Le respecter ! Pourtant Jerry faisait tout pour être un employé modèle, mais il n’osait pas le dire.

Jerry n’était pas courageux.
A raison ! Son beau-frère avait osé se plaindre des tâches qu’il effectuait chez ACE Chemicals. Malgré quinze années de bons et loyaux services, il avait été renvoyé sur le champ. A présent, il avait tout perdu et dormait dans le canapé de Jerry.

Il se dirigeait vers la machine à café de luxe, perdu dans ses pensées, lorsque la vitre vola en éclat et qu’une silhouette roula sur la moquette, entre les bris de verre.

-Trop mortel, lâcha Kite Man en se relevant ! Mesdames et messieurs, veuillez-vous allonger sur le sol, mains sur la tête, ceci est un cambriolage.

Jerry se coucha précautionneusement, là où il se trouvait.

Jerry n’était pas courageux.

A raison ! Sa sœur était décédée, 3 ans plus tôt, d’une balle perdue, lors d’un affrontement titanesque entre Deathstroke et Deadshot, laissant son mari seul. Mari qui dormait depuis des mois dans le canapé de Jerry.

Et pourtant, Jerry sentait une colère profonde naître en lui. Une colère pour le manque de respect de son patron. Une colère pour le licenciement de son beau-frère. Une colère pour le meurtre de sa sœur. Une colère contre tous ces détraqués qui pourrissaient sa ville.

Lentement, il se redressa, fouillant de la main la surface du bureau à côté duquel il s’était allongé. Ses doigts s’arrêtèrent sur un presse papier en forme de monolithe noir. Cela fera l’affaire !

Occupé à détrousser les employés, Kite Man ne l’entendit pas approcher. Un mouvement tombant du bras, un « bong » sonore et le Vilain s’effondra, inconscient.

-Trop mortel, connard, souffla Jerry.

Debout, au-dessus du corps de Kite Man, face à la fenêtre brisée, Jerry regarda les nuages reflétant un signal lumineux en forme de chauve-souris.
Plus jamais il n’aura peur.

-Alors Wally, mon café, c’est pour aujourd’hui ou pour demain, cria le patron, derrière sa porte toujours fermée.

-Tout de suite, Monsieur.

Non, décidément, Jerry n’était pas courageux !

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Chronique 2: Une victime ordinaire 

Pascal Pentacle (22/01/2023) 

Abbie réfréna un fou rire en se remémorant le bon mot de Jerry lorsqu'il assomma Kite Man à l'aide d'un presse-papier. Il n'avait jamais été aussi séduisant qu'à ce moment, dressé, fier, au-dessus du corps du vilain affalé dans une posture ridicule, la face contre terre et les fesses en l'air. 

Abbie pouffa une nouvelle fois.

Elle s'était sentie attirée par cet homme simple depuis son premier jour au bureau de courtage. Malheureusement, Jerry, de nature discrète et ombrageuse, ne semblait pas la remarquer. Les rares fois où il lui avait adressée la parole pour autre chose que le travail, c'était pour se plaindre des injustices que Gotham lui faisait subir, à lui et à sa famille.

Mais ce soir, il avait cette lumière dans les yeux quand leurs regards s'étaient croisés alors qu'ils ramassaient les débris de verre qui jonchaient le sol. Sous le charme, elle était restée pour l'aider à clore le dossier de Monsieur Henry et attendre le verrier. Leurs mains s'étaient même frolées à plusieurs reprises.

S'empourprant, Abbie lâcha un petit rire gêné.

-Alors, on s'est perdu dans Crime Alley, ma jolie ? fit une voix rauque dans les ténèbres sur sa gauche.

Crime Alley ? À cette heure ? La sotte ! Charmée par sa soirée, elle avait perdu la notion du temps et laissé ses pas la guider sur le chemin le plus court. Ses poils se hérissèrent et une sueur froide la parcourut.

Abbie ne rigolait plus.

L'homme sortit de l'obscurité. Une doudoune sans manche d'un orange passé recouvrait un empilement de vêtements sales. La lumière blafarde de la lune se refléta dans un éclat argenté sur la lame du cran d'arrêt qu'il brandissait dans sa main droite. Une étincelle mauvaise brillait dans ses yeux alors qu'un sourire malsain agitait sa barbe épaisse. L'homme anticipait la suite des événements avec sa frêle victime.

Soudain, Abbie se tendit, le regard porté au loin, d'un air de défis. L'homme tourna la tête et scruta le ciel, inquiet. Sur les nuages, un rond de lumière laissait apparaître la silhouette d'une chauve-souris. Le chevalier noir était de sortie. Et puis, le malfrat vit ce que sa victime regardait. Une silhouette d'un noir intense, à la cape imposante, se découpait dans la nuit, semblant voler de toits en toits. La peur s'empara de lui et il fit un pas en arrière pour se fondre dans le décor.

Les yeux d'Abbie pétillaient d'espoir. La femme anticipait son sauvetage par un justicier musclé.

La silhouette poursuivit sa course effrénée et dépassa Crime Alley.

Le épaules d'Abbie s'affaissèrent alors que son agresseur reporta son attention sur elle.

-Les vilains sont de sorties, ma jolie! Il n'a pas de temps à te consacrer… par contre, moi !

D'un revers du bras, l'homme la frappa au visage. Sonnée, Abbie chancela, des points blancs dansant devant ses yeux.

Soudain, les lumières de phares remplirent la rue, ainsi que les éclats bleus et rouges d'un gyrophare. Un coup de sirène figea la scène avant qu'un policier ne surgisse du véhicule.

-Police de Gotham, pas un geste, hurla l'agent !

Sans demander son reste, l'homme prit la fuite en lâchant un juron.

Quelques instants plus tard, le policier aidait Abbie à se redresser.

-Ça va aller, mademoiselle ?

-C'est horrible, monsieur l'agent, il m'a frappé au visage et s'apprêtait à… je n'ose imaginer quoi d'autre.

-Vous vous en sortez bien, mademoiselle, répondit l'agent, c'est ici que les parents de Bruce Wayne furent assassinés. Vous voyez, cela aurait pu être pire ! Je dois y aller. N'hésitez pas à passer demain matin au commissariat central pour porter plainte. 

Le policier repartit, laissant Abbie, le visage brûlant sous les larmes, seule, tremblante et désespérée.

-Allô Central, Patrouille 273, intervention terminée. A vous.

La radio du véhicule grésilla.

-Bien reçu, patrouille 273. Batman nous signale encore trois agressions en cours dans votre secteur. Je vous envoie les coordonnées de la suivante.

Les vilains sont de sortie, se dit l'agent Jimenez en enfonçant l'accélérateur.

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Chronique 3 : un rêve de gosse

Pascal Pentacle (4/2/2023)

-Alors, Jim, la nuit dernière a été longue ? 

L'agent Jimenez détestait qu'on l'appelle Jim. C'était également le surnom du commissaire Gordon. L'étiquette de bon élève lui collait déjà assez à la peau depuis l'académie de Police.

Appuyé sur le rebord de la fenêtre du véhicule de patrouille de son collègue, il accepta le gobelet de café que celui-ci lui tendit d'un air affable. 

-L'enfer, je ne te raconte pas. A croire que quand les psychopathes sortent cela fait remonter toute la boue des bas-fonds de Gotham. J'ai enchaîné les interventions à un rythme effréné. 

La radio du véhicule grésilla :

-À toutes les patrouilles, attaque à main armée dans une banque à l'angle de… 

-Bordel, c'est tout prêt ! 

Jimenez avala une grande gorgée de café brûlant et jetta le gobelet alors que son collègue démarrait en trombe. 

Il se précipita vers son propre véhicule, ouvrit la portière et remonta son ceinturon pour s'asseoir lorsqu'il sentit quelque chose de froid et dur s'appuyer à l'arrière de son crâne. 

-Fais-le bon choix, poulet ! Éructa une voix rocailleuse dans son dos. Tu as une chance sur deux de t'en sortir.

S'ensuivit un bruit mat, un borborygme et la pression qui se relâchait sur sa nuque. 

Précautionneusement, l'agent Jimenez se retourna.

Il n'en cru pas ses yeux. Un gamin d'une petite dizaine d'années, en survêtement de sport et epauliere de foot, malmènait avec ses tonfas, deux brutes en costumes noirs et blancs. Un enchaînement porté au torses et aux tempes envoya un premier truand au tapis. D'un salto arrière, le gamin cueilla du talon le second au menton avant de se rétablir devant Jimenez. Campé fermement sur ses deux jambes, en une posture de défi, son visage poupin arborait un large sourire. Un R peint au pochoir décorait son épaulière.

-On recrute les Robins au berceau, maintenant ? Fit l'agent, narquois. 

-Oui, répondit le gamin avant de se reprendre. Enfin non.. Enfin pas encore. J'ai toujours rêvé de les rejoindre. Je m'entraîne dur pour y arriver, m'sieur l'agent. 

-Je vois ça ! Attention… 

L'un de truands groggy retrouvait ses esprits en même temps que son pistolet-mitrailleur. Il en redressa le canon et pressa la gâchette. D'une agile roulade, le gosse évita la rafale et se rapprocha de l'homme à qui il assèna de ses tonfas une volée de coups à la tempe. Celui-ci s'affaissa, définitivement KO. 

-Il l'a pas volée, hein m'sieur l'agent ! M'sieur l'agent? 

Jimenez avait glissé au sol, à peine retenu par la porte ouverte de son véhicule. 

Le gamin se précipita pour l'aider et remarqua la tâche sombre et humide qui maculait l'uniforme du policier. 

Des larmes lui montèrent aux yeux, alors qu'il tentait d'appeler au secours, d'une voix éraillée. 

-Je ne voulais pas ça, je vous jure ! Je voulais juste aider. Je ne voulais pas ça ! Je me ferai pardonner, m'sieur l'agent. Je serai policier, pour vous venger. J'en ai toujours rêvé ! 

Un bruit de sirène résonnait au loin alors que les deux truands déguerpissaient ventre à terre.

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  • 3 weeks later...

Chronique 4 : La double face des jumeaux

Pascal Pentacle (24/2/2023)

Haletant, Karl s'appuya contre le mur en briques rouges d'un cul-de-sac étroit qui séparait deux immeubles. 

-Bordel, j'en reviens pas ! On s'est fait botter le cul par un morveux, cracha-t'il de sa voix grave ! 

Son frère jumeau, Jürgen, reprenait son souffle, plié en deux, les mains sur les genoux. 

Les beaux costumes noirs et blancs offerts par Double Face étaient maculés de sang… Le leur. Karl bascula la tête en arrière en se pinçant le nez pour tenter d'en stopper le saignement. 

Jürgen, entre deux respirations rauques, renchérit :

-Le monde devient fou, frérot. En plus, on a loupé le braquage. Sur ce coup, si on retourne chez 'Face, on a une chance sur deux de se faire buter. 

Les sirènes des voitures de police résonnaient au loin, autour de la banque qui venait de se faire attaquer. Ils étaient attentifs à ce qu'elles restent suffisamment lointaines. 

-J'ai pas compris ce que tu as foutu, Jurg'. Tu devais neutraliser le garde. Comment a-t-il pu appuyer sur ce putain de bouton ? 

 

Un silence gêné s'installa entre les deux frères.

 

D'un coup de reins, Karl s'éloigna du mur et vint se camper devant son jumeau. 

-T'as rien à dire pour te justifier, Jurg'? T'es plus loquace d'habitude !

-Y-a pas que Double Face, frérot! J'ai reçu une autre proposition. 

Une voiture de police passa en trombe dans la rue principale. Les deux truands se tournèrent dos à la rue, l'air de rien, pour ne pas être remarqués. Le véhicule passé, Karl reprit. 

-Tu déconnes ! Tu as fait foirer exprès le casse. Là, on est mort, à tous les coups ! 

-C'est une proposition sérieuse de quelqu'un qui est depuis beaucoup plus longtemps dans le business. C'est une putain d'opportunité, comme il n'en arrive qu'une fois dans une vie. 

-Tu m'as dit la même chose quand nous avons intégré la bande de Double Face. C'était "easy game" pour des jumeaux… Une nouvelle famille, tu m'as dit. Et maintenant, c'est le divorce ? Les parents se disputent la garde des enfants ? L'histoire se répète, non ? Et d'abord, c'est avec qui ton nouveau plan ? 

Lentement, Jurgen retira une enveloppe de la poche intérieure de sa veste. Le papier en était mauve, couvert d'une écriture irrégulière tracée à l'encre verte. 

-Oh non non non non. Là, je ne te suis pas ! C'est déjà compliqué avec un boss à moitié fou. Alors, avec ce dingue de Joker, n'y pense même pas.

-C'est du sérieux, j'te dis, frérot ! Il est réglo. C'est le paiement pour notre première mission et notre prime d'embauche. Le Joker m'a expressément dit de l'ouvrir avec toi. Regarde comme elle est épaisse. On est riche ! 

L'œil exalté, la brute secouait l'enveloppe dans l'air. Karl recula, les mains tendues. 

-Pose-ça, Jurg'. Nous allons tout expliquer à Double Face, je suis certain qu'il saura quoi faire. Je t'en prie, pose-ça !

-Ce que tu peux être chiant, frérot ! Tu es pareil à tous ces moutons… Totalement incapable de voir les possibilités. Mais moi, j'en suis capable, il me l'a dit. Il m'a dit qu'il me destinait à de grandes choses. 

Karl paniqua. Il savait que, s'il n'était pas très malin par rapport à la norme, il était le plus intelligent des deux… Et de loin. Il voyait bien que le clown de Gotham avait complètement retourné la tête de son jumeau. Et son instinct lui criait que ce n'était pas bon. 

-Je ne retourne pas chez 'Face ! Si tu n'es pas d'accord, va te faire foutre, je garde tout pour moi ! 

D'un geste ample, Jürgen déchira l'enveloppe, avec une air avide de convoitise.

Dans un sifflement aigu, un gaz vert se répandit autour de sa tête et emplit une partie de l'air de la ruelle étroite. Karl tourna les talons et courut, en dépit du risque de se faire repérer par le GCPD. 

Derrière-lui un rire dément s'échappait de la gorge de son frère.

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Chronique 5 : Un futur héros 2

Pascal Pentacle (1/4/2023)

Jerry râlait en frottant la tache de moutarde sur le tweed gris de sa jambe de pantalon.

Le vendeur de rue de hot dogs aurait pu faire attention en chargeant la sauce dans le pain. Il devait savoir que ses clients étaient des personnes importantes qui mangeaient à la sauvette avant de retourner au travail. C’était son métier de le savoir.

 

Jerry était en colère.

D’accord, lui, il ne retournerait pas au travail après avoir englouti son hot dog. 

Il n’avait plus de travail !

La veille, après son action d’éclat contre le Vilain, il avait clôturé le dossier de Monsieur Henry et attendu le verrier avant de partir, ratant le spectacle de son fils. Pour couronner le tout, cette collaboratrice collante, Abbie, était restée pour l’aider alors qu’il n’avait rien demandé.

 

Jerry n’avait besoin d’aide de personne.

 

Malgré tout, ce matin, son patron l’avait convoqué et signifié que son attitude avait mis tout le bureau en danger, qu’il pouvait prendre ses affaires et partir. Affaires qui se trouvaient à présent dans un carton posé sur le trottoir à côté de lui.

Comment allait-il subvenir aux besoins de son fils et de son beau-frère, à présent ?

Et ces sirènes de police au loin qui ne cessent de lui prendre la tête !

Heureusement, Abbie était absente, sinon elle l’aurait accompagnée de l’un de ses regards d’épagneul battu qui le mettait hors de lui.

 

Jerry en était là dans ses ruminations lorsqu’une grosse berline déboula dans la rue en faisant crisser ses pneus. Un gangster en costume bicolore dépassait de la fenêtre, côté passager, surveillant ses arrières, un Uzi à la main.

Partout, dans la rue, les badauds fuyaient, paniqués, pour se mettre à l’abri.

Jerry eut un pas de recul. Son mollet rencontra la caisse contenant ses affaires et bascula en arrière. Son Hot Dog lui échappa des mains, traversa les airs, avant de s’écraser sur le pare-brise du bolide en fuite, dessinant une jolie rosace jaune et rouge.

Le conducteur, surpris, braqua, heurta deux véhicules en stationnement, décapita une borne d’incendie qui libéra instantanément son geyser, pour finir brutalement sa course contre la vitrine d’un magasin de vêtements.

Confus, Jerry se releva et se dirigea sans réfléchir vers le véhicule accidenté. Éclaboussé par la fontaine d’eau, il se porta à hauteur du conducteur et jeta un coup d’œil rapide. Le gangster derrière le volant s’était fracassé la tête lors du choc. Du sang se répandait sur son pantalon à la ceinture duquel était enfoncé un pistolet. Côté passager, le second truand pendait mollement de part et d’autre de la fenêtre.

Dans un hurlement de sirène, un véhicule du GCPD pila et deux policiers s’en extrayèrent, arme à la main.

- GCPD, aboya l’un d’eux, éloignez-vous du véhicule !

- Je regardais juste pour apporter les premiers soins, bredouilla Jerry en reculant les mains en l’air.

- Circulez, nous nous en occupons.

Jerry s’éloigna prestement alors que les deux policiers se portaient à hauteur de l’habitacle.

Discrètement, il rajusta sa chemise par-dessus le pistolet qu’il venait de glisser à la ceinture.

 

Jerry n’aura plus jamais besoin d’aide de personne !

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